mardi 22 janvier 2008

1 mois plus tard...

Vendredi, 7 décembre 2007

Bonjour !

Cela fait maintenant en peu plus d’un mois que je suis arrivée au Mali. Déjà ! … ou devrai-je dire seulement ! pour prendre en considération les sentiments de certains… ;-) La vie ici commence ainsi à prendre un cours normal. Je peux dire que je m’accoutume assez bien à mon nouveau mode de vie, et à mon nouveau nom. C’est donc de la vie de Kadi Koïta dont il est question ici !

Vous trouvez probablement cette tradition un peu étrange ? Ce fut également mon impression lorsqu’on m’a « re-baptiser », mais j’ai finalement réalisé que cette étape est incontournable pour tout étranger désirant s’intégrer dans la vie sociale malienne.

Je vous explique…

Primo, pour un Malien, rien n’est plus insultant que d’être ignoré. Les salutations sont immensément importantes et peuvent durer plusieurs minutes puisque l’on doit s’informer de la santé de son interlocuteur, comment se porte sa famille, comment s’est passée sa nuit ou sa journée… Ce rituel très formel prend place chaque fois que l’on croise un voisin ou une connaissance. Pour un toubabou (un blanc), faire ce genre de salutations en Bambara aux gens du quartier s’avère très fructueux, le bouche à oreille étant le moyen de communication par excellence au Mali ! Héhé … elle est pas mal vite cette Kadi Koïta ;-)

Secundo, il existe au Mali une pratique de taquinerie visant à désamorcer les tensions entre les ethnies : l’alliance à plaisanterie. C’est un système de solidarité interethnique qui consiste à tourner en dérision les stéréotypes de chaque ethnie. Ainsi, puisque je suis une Koïta, je peux plaisanter avec un Koulibaly en lui disant qu’il mange des haricots ou bien qu’il est mon esclave, et vice-versa. Lorsque les Maliens me voient plaisanter dans ce contexte, ils s’émerveillent et disent avec intonation : « hey ! mais tu es Malienne toi ! ». N’est-ce pas incroyable qu’un simple nom permette de franchir les barrières culturelles entre les étrangers et les locaux ?

À part ça, la ville de Bamako semble avoir une âme propre à elle. Ce n’est certainement pas pour la tranquillité que les gens viennent séjourner ici ! Au fait, j’ai l’intention de me lancer dans la production de Music and the city à mon retour… Avis aux intéressées ! La ville entière suit le rythme d’une musique entraînante tout au long de la journée. Que ce soit un vendeur ambulant se promenant avec son stéréo, les épiceries, les innombrables bars avec musique live et surtout, les transports en commun ! Toujours noirs de monde, les Sotramas (espèces de mini vans vertes qui embarquent bien au delà de la capacité maximale !) sont de véritables boîtes à chansons quotidiennes ! C’est une excellente façon de commencer la journée !

L’autre soir, je suis allée dans un bar de renommée, le Hogon, où Toumani Diabate (peut-être que seul mononcle Yves le connaît ?...) a fait une prestation, accompagné d’une dizaine de musiciens. C’était une soirée magique ! La piste de danse se situe dans une cour intérieure à ciel ouvert. Laissez-moi vous dire que la danse africaine sous un ciel rose, ça défoule !
Toujours dans le cadre de mon intégration en tant que Malienne, je me suis fait faire un boubou sur mesure ! Ici, il faut acheter son tissu au marché et ensuite se rendre chez un couturier pour choisir un modèle. C’est vraiment génial ! J’ai vraiment hâte de revenir à Montréal avec ça sur le dos ! J’ai inséré un petit preview pour votre plus grand plaisir !!!



Kadi Koïta !

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